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On en met tous les jours dans nos plats, pourtant ces produits vendu en grandes surfaces sont bourrés de pesticides

Pommes, carottes, raisins… Des produits du quotidien que nous introduisons les yeux fermés dans nos assiettes. Pourtant, derrière leur apparente fraîcheur, une réalité plus toxique se cache, souvent ignorée par les consommateurs.

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Chaque semaine, je remplis mon panier comme beaucoup d’entre vous : quelques céleris, une poignée de cerises, des pommes pour les enfants. Mais ce geste banal, piloté par l’habitude, mérite qu’on s’y arrête. Car certains de ces produits, vendus dans les rayons les plus accessibles de nos grandes surfaces, sont loin d’être anodins. Pire encore, ils seraient, selon plusieurs sources, littéralement « bourrés de pesticides ».

Des tests accablants sur les produits les plus courants

Entre 2020 et 2021, près de 5 000 produits alimentaires ont été analysés dans l’Hexagone. Le constat est sans ambiguïté : 183 substances pesticides différentes y ont été retrouvées. Pas dans des spécialités exotiques ou des plats industriels, non. Dans les fruits et légumes que la majorité d’entre nous consomme au quotidien. Certains, comme les pommes, les carottes ou les poivrons, sont particulièrement pointés du doigt.

Des résidus trop souvent présents

J’ai voulu comprendre quelles enseignes alimentaient ce circuit contaminé. Greenpeace dresse chaque année une cartographie des supermarchés en fonction de leurs efforts – ou de leur laxisme – en matière de réduction des pesticides. Leur dernière édition est claire : Auchan et Casino arrivent en bas du classement, avec moins de vingt références de fruits et légumes garantis sans pesticides dans leurs rayons.

« On ne sait plus quoi acheter. Mes enfants adorent les raisins, mais dès que je lis les résultats de Greenpeace, je les repose aussitôt. Dans ma tête résonne cette phrase : on est en train de les empoisonner tout doucement. » — Camille R., mère de famille à Nantes.

Les produits les plus contaminés selon les relevés

Greenpeace déconseille fortement certains achats en grande surface si l’on n’achète pas bio.

Produit Présence fréquente de résidus Type de contamination
Pommes Élevée Fongicides et insecticides
Raisins Élevée Multi-résidus
Clémentines Modérée à élevée Insecticides
Carottes Élevée Herbicides
Poivrons Élevée Insecticides

L’envers du rayon : les enseignes ne sont pas toutes à la traîne

Il existe des différences notables. Monoprix, par exemple, a initié le programme « Tous Cultiv’Acteurs », qui accompagne les producteurs vers des cultures plus durables. Carrefour, de son côté, affirme avoir banni de nombreux fournisseurs ne respectant pas ses engagements environnementaux.

Les bons élèves doivent faire mieux connaître leurs efforts. Car deux tiers des achats alimentaires en France passent par la grande distribution, et 70 % des fruits et légumes frais sont écoulés via ces grandes enseignes. Leur pouvoir d’influence est immense.

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Mais tous les aliments ne se valent pas

Certains fruits et légumes, même cultivés en agriculture conventionnelle, sont rarement contaminés. Ceux-là peuvent parfois constituer une alternative plus rassurante.

  • Ananas, mangue, avocat : moins de 3 % de contamination détectée
  • Oignons, asperges, pastèque : également peu touchés selon les rapports
  • Brocoli, chou, patate douce : souvent jugés sûrs en format non-bio

Ce sont des pistes précieuses pour les consommateurs soucieux de leur santé, mais ne pouvant pas forcément acheter tout en bio.

Les effets sanitaires et environnementaux en ligne de mire

L’Organisation mondiale de la santé alerte depuis plusieurs années sur les risques liés aux résidus de pesticides. Ils seraient liés à des troubles cardiovasculaires, mais aussi à des perturbations endocriniennes. Les abeilles, indispensables à la pollinisation, subissent sévèrement l’impact des molécules présentes dans certains insecticides comme l’acétamipride.

Et pourtant, cet insecticide, interdit en France, se retrouve dans des produits importés et facilement disponibles dans 26 pays de l’Union. Une aberration réglementaire dénoncée par des agriculteurs du Bas-Rhin cet été, qui ont vidé les rayons de plusieurs hypermarchés pour alerter les consommateurs.

Quelques gestes utiles au quotidien

Saurons-nous consommer plus intelligemment ? Voici quelques solutions pratiques que j’ai pu confronter à l’avis de spécialistes en toxicologie :

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  • Éplucher certains fruits aide à réduire l’exposition, bien que cela élimine aussi des nutriments
  • Laver à l’eau courante, ou avec un peu de vinaigre, est plus efficace contre les résidus
  • Fuir la javel : elle ne nettoie pas mieux mais augmente les risques d’ingestion de substances irritantes

Les enseignes ont un rôle décisif à jouer, mais la vigilance quotidienne reste entre nos mains. Le contenu de notre assiette en dit parfois plus long que l’étiquette apposée dessus. Et dans cette équation, le silence des rayons n’est pas toujours synonyme de transparence.

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